Moins fameux que le « Periphyseon », le « Commentaire sur l'Évangile de Jean » de Jean Scot Érigène est cependant d'un grand intérêt pour l'histoire de l'exégèse biblique au Moyen Âge. Son originalité tient au fait que, à la différence des autres commentateurs latins de cet évangile, Érigène ne se contente pas d'exploiter les « Tractatus » de saint Augustin, mais a recours aussi à quelques Pères grecs , que personne pratiquement, en Occident, n'avait lus avant lui. De ce commentaire nous ne possédons qu'un seul manuscrit, mais infiniment précieux, puisqu'il est l'exemplaire de travail de l'auteur. Conservé à Laon depuis le IXe siècle, ce manuscrit semble n'avoir jamais été recopié. En tout cas, il est sûr qu'il a été peu lu. Au XIIe siècle, cependant, il se trouva un lecteur qui sut l'apprécier, le compilateur de la « Glose Ordinaire » sur l'Évangile selon saint Jean. Ce compilateur, très probablement Anselme de Laon , y puisa largement pour composer le réseau de gloses, tant marginales qu'interlinéaires, qu'il tissait autour du texte sacré. Ainsi grâce à la « Glose Ordinaire », ce « pain quotidien des théologiens du Moyen Âge » comme on l'a appelée, le « Commentaire sur l'Évangile de Jean » fut accessible, dans une mesure fragmentaire certes, mais non négligeable, aux théologiens latins, entre autres à saint Thomas d'Aquin.
Moins fameux que le « Periphyseon », le « Commentaire sur l'Évangile de Jean » de Jean Scot Érigène est cependant d'un grand intérêt pour l'histoire de l'exégèse biblique au Moyen Âge. Son originalité tient au fait que, à la différence des autres commentateurs latins de cet évangile, Érigène ne se contente pas d'exploiter les « Tractatus » de saint Augustin, mais a recours aussi à quelques Pères grecs , que personne pratiquement, en Occident, n'avait lus avant lui. De ce commentaire nous ne possédons qu'un seul manuscrit, mais infiniment précieux, puisqu'il est l'exemplaire de travail de l'auteur. Conservé à Laon depuis le IXe siècle, ce manuscrit semble n'avoir jamais été recopié. En tout cas, il est sûr qu'il a été peu lu. Au XIIe siècle, cependant, il se trouva un lecteur qui sut l'apprécier, le compilateur de la « Glose Ordinaire » sur l'Évangile selon saint Jean. Ce compilateur, très probablement Anselme de Laon , y puisa largement pour composer le réseau de gloses, tant marginales qu'interlinéaires, qu'il tissait autour du texte sacré. Ainsi grâce à la « Glose Ordinaire », ce « pain quotidien des théologiens du Moyen Âge » comme on l'a appelée, le « Commentaire sur l'Évangile de Jean » fut accessible, dans une mesure fragmentaire certes, mais non négligeable, aux théologiens latins, entre autres à saint Thomas d'Aquin.