La vie de Gustave Flaubert est l'histoire d'une obsession et d'un sacrifice: écrire. Peu d'artistes se confondent avec leur oeuvre à un point tel que leur existence semble s'effacer derrière la tâche à accomplir. Les cinquante-huit années que Flaubert passa sur cette terre n'ont rien de très romanesque: quelques voyages, des amours interrompues, peu d'intrigues carrièristes, aucun engagement politique sinon quelques coups de gueule antirévolutionnaires ou anticommunards, qu'un jugement rapide pourrait faire passer pour réactionnaires. Et pourtant, cette vie est une aventure prodigieuse, celle d'une conscience tout entière tournée vers l'oeuvre à faire et la conquête de soi. Le mystère, peut-être, est que cette vie, comme l'écrivait Sartre, "si plate, si terne, où les phrases sont des aventures", puisse susciter une telle fascination, et que cette expérience, pour l'essentiel intérieure, prenne si souvent l'allure d'un combat épique.
La vie de Gustave Flaubert est l'histoire d'une obsession et d'un sacrifice: écrire. Peu d'artistes se confondent avec leur oeuvre à un point tel que leur existence semble s'effacer derrière la tâche à accomplir. Les cinquante-huit années que Flaubert passa sur cette terre n'ont rien de très romanesque: quelques voyages, des amours interrompues, peu d'intrigues carrièristes, aucun engagement politique sinon quelques coups de gueule antirévolutionnaires ou anticommunards, qu'un jugement rapide pourrait faire passer pour réactionnaires. Et pourtant, cette vie est une aventure prodigieuse, celle d'une conscience tout entière tournée vers l'oeuvre à faire et la conquête de soi. Le mystère, peut-être, est que cette vie, comme l'écrivait Sartre, "si plate, si terne, où les phrases sont des aventures", puisse susciter une telle fascination, et que cette expérience, pour l'essentiel intérieure, prenne si souvent l'allure d'un combat épique.