"Hardeur, hardeuse" : le mot ne devrait pas tarder à entrer dans le dictionnaire. Il désigne les travailleurs du sexe qui officient dans le cinéma pornographique. Fière de l'être, Ovidie est une jeune "hardeuse" ; par choix, annonce-t-elle, puisqu'elle n'a pas connu la misère financière ou affective et qu'elle ne se considère pas comme une "nymphomane furieuse". À 21 ans, elle a déjà tourné dans près de quarante films et s'est essayée à deux réalisations.
Avec HPG qui sort L'Autobiographie d'un hardeur et Raffaëla Anderson qui a signé Hard, on constate dans le milieu du X un vent de libéralisation et de contestation. Le territoire du porno qui était confiné dans le privé et le caché tient désormais à s'afficher publiquement. Mieux, le porno revendique un droit à la reconnaissance, s'achète une vertu.
Contre l'idée que le porno pervertit les mœurs et souille les âmes, la voix d'Ovide veut faire entendre que le porno est un moyen d'avoir "une image aussi positive et aussi forte de son propre corps et de son propre sexe". Ce Porno manifesto n'est pas un éloge libertaire du cul, c'est davantage un essai – pas toujours très convaincant, il faut bien l'avouer – de penser le sexe autrement. Ovidie applique le raisonnement marxiste à la cause du sexe : il ne faut pas changer le monde mais son rapport au monde, il ne faut pas changer le sexe mais son rapport au sexe. Et Ovidie de prôner une nouvelle culture du "féminisme pro-sexe" qui s'inscrit dans la lignée d'un nouveau militantisme en rupture complète avec l'ancien féminisme qui se positionnait, selon elle, "en gendarme, garant des bonnes murs et de l'idéologie dominante". Plus que jamais, ces individus, hommes ou femmes, revendiquent le droit de disposer de leur corps comme ils l'entendent. Et tant pis pour la morale publique. Ainsi, on apprendra que prendre la pilule, c'est déresponsabiliser les hommes mais que "le fist-fucking peut être un acte très doux intégré dans le rapport amoureux". Si c'est Ovidie qui le dit... --Denis Gombert
"Hardeur, hardeuse" : le mot ne devrait pas tarder à entrer dans le dictionnaire. Il désigne les travailleurs du sexe qui officient dans le cinéma pornographique. Fière de l'être, Ovidie est une jeune "hardeuse" ; par choix, annonce-t-elle, puisqu'elle n'a pas connu la misère financière ou affective et qu'elle ne se considère pas comme une "nymphomane furieuse". À 21 ans, elle a déjà tourné dans près de quarante films et s'est essayée à deux réalisations.
Avec HPG qui sort L'Autobiographie d'un hardeur et Raffaëla Anderson qui a signé Hard, on constate dans le milieu du X un vent de libéralisation et de contestation. Le territoire du porno qui était confiné dans le privé et le caché tient désormais à s'afficher publiquement. Mieux, le porno revendique un droit à la reconnaissance, s'achète une vertu.
Contre l'idée que le porno pervertit les mœurs et souille les âmes, la voix d'Ovide veut faire entendre que le porno est un moyen d'avoir "une image aussi positive et aussi forte de son propre corps et de son propre sexe". Ce Porno manifesto n'est pas un éloge libertaire du cul, c'est davantage un essai – pas toujours très convaincant, il faut bien l'avouer – de penser le sexe autrement. Ovidie applique le raisonnement marxiste à la cause du sexe : il ne faut pas changer le monde mais son rapport au monde, il ne faut pas changer le sexe mais son rapport au sexe. Et Ovidie de prôner une nouvelle culture du "féminisme pro-sexe" qui s'inscrit dans la lignée d'un nouveau militantisme en rupture complète avec l'ancien féminisme qui se positionnait, selon elle, "en gendarme, garant des bonnes murs et de l'idéologie dominante". Plus que jamais, ces individus, hommes ou femmes, revendiquent le droit de disposer de leur corps comme ils l'entendent. Et tant pis pour la morale publique. Ainsi, on apprendra que prendre la pilule, c'est déresponsabiliser les hommes mais que "le fist-fucking peut être un acte très doux intégré dans le rapport amoureux". Si c'est Ovidie qui le dit... --Denis Gombert