« L'état de guerre en Pologne a duré 586 jours. 586 jours de peur et d'angoisse. Beaucoup de personnes ont été arrêtées et incarcérées. D'autres sont mortes... Officiellement nous ne sommes plus en état de guerre, mais les gens restent sur le qui-vive. Ils ont peur de protester ouvertement, cela peut attirer le danger sur eux et leurs proches, alors ils ont inventé des moyens différents de montrer leur opposition. Il s'agit tout simplement d'éteindre la télé. Non seulement la télé, mais toutes les lumières de la maison. Du coup, il fait tout noir. Partout. Toute la ville s'éteint pendant un moment, comme s'il n'y avait plus personne. Quand je demande pourquoi on fait ça, mon papa répond que tout le monde refuse de regarder la télé car on n'y raconte que des bêtises. C'est une protestation muette. ». A la fin des années 1980, la Pologne est le premier pays du bloc soviétique à passer du communisme à la démocratie. Petite fille, Marzena Sowa a vécu l'état de siège, la pénurie, le mouvement Solidarnosc, le bras de fer entre le général Jaruzelski et le syndicaliste Walsa, l'explosion de la centrale de Tchernobyl... Mais l'histoire vue à hauteur d'enfant, c'est aussi la carpe de Noël dans la baignoire de l'appartement, le jardin potager de Skowierzyn et ses cageots de pommes de terre, la poupée Barbie inabordable du magasin Pewex, la robe trop grande de la première communion, le feuilleton brésilien Esclave Isaura chaque mardi sur la chaîne nationale... C'est en 2004, sous l'impulsion de son compagnon français, Sylvain Savoia, que la jeune Polonaise commence la rédaction de ses souvenirs d'enfance. Dès lors, à travers ce témoignage unique et sensible où la franchise le dispute à la tendresse, un lectorat international aura découvert les paysages intérieurs d'un monde à la fois si lointain et si proche, celui d'avant la chute du mur de Berlin. Sous le pinceau de Sylvain, Marzena est devenue Marzi et la distance qui sépare la réalité de sa mise en images se révèle ne pas être plus épaisse qu'une feuille de papier à dessin.
Language
French
Pages
224
Format
Hardcover
Release
October 18, 2019
ISBN 13
9791034742813
Marzi - Intégrale - Marzi, une enfance polonaise (1984-1989)
« L'état de guerre en Pologne a duré 586 jours. 586 jours de peur et d'angoisse. Beaucoup de personnes ont été arrêtées et incarcérées. D'autres sont mortes... Officiellement nous ne sommes plus en état de guerre, mais les gens restent sur le qui-vive. Ils ont peur de protester ouvertement, cela peut attirer le danger sur eux et leurs proches, alors ils ont inventé des moyens différents de montrer leur opposition. Il s'agit tout simplement d'éteindre la télé. Non seulement la télé, mais toutes les lumières de la maison. Du coup, il fait tout noir. Partout. Toute la ville s'éteint pendant un moment, comme s'il n'y avait plus personne. Quand je demande pourquoi on fait ça, mon papa répond que tout le monde refuse de regarder la télé car on n'y raconte que des bêtises. C'est une protestation muette. ». A la fin des années 1980, la Pologne est le premier pays du bloc soviétique à passer du communisme à la démocratie. Petite fille, Marzena Sowa a vécu l'état de siège, la pénurie, le mouvement Solidarnosc, le bras de fer entre le général Jaruzelski et le syndicaliste Walsa, l'explosion de la centrale de Tchernobyl... Mais l'histoire vue à hauteur d'enfant, c'est aussi la carpe de Noël dans la baignoire de l'appartement, le jardin potager de Skowierzyn et ses cageots de pommes de terre, la poupée Barbie inabordable du magasin Pewex, la robe trop grande de la première communion, le feuilleton brésilien Esclave Isaura chaque mardi sur la chaîne nationale... C'est en 2004, sous l'impulsion de son compagnon français, Sylvain Savoia, que la jeune Polonaise commence la rédaction de ses souvenirs d'enfance. Dès lors, à travers ce témoignage unique et sensible où la franchise le dispute à la tendresse, un lectorat international aura découvert les paysages intérieurs d'un monde à la fois si lointain et si proche, celui d'avant la chute du mur de Berlin. Sous le pinceau de Sylvain, Marzena est devenue Marzi et la distance qui sépare la réalité de sa mise en images se révèle ne pas être plus épaisse qu'une feuille de papier à dessin.