Après Le Black-Note, en hommage au quartette de John Coltrane et Cinéma, construit à partir du dernier film de Mankiewicz, Le Limier, le troisième roman de Tanguy Viel, L'Absolue perfection du crime, emprunte un sujet légendaire : le braquage d'un casino. Ce hold-up prévu pour "la dernière nuit de l'année," un 31 décembre, est organisé par une famille vaguement mafieuse, gangsters bretons, pour qui le mot "casino" est magnifié. Leur vie est scandée par le ressassement du futur casse devant un alcool fort, par l'attente et aussi l'ennui. En arrière-plan, le décor de la Bretagne, paysage marin, embrumé, couleur rouille et grise. Néanmoins, tous ne se sentent pas à la hauteur de cette entreprise, de cet idéal, de cette perfection du crime :
Et le mot casino nous courait dans le ventre, chez l'oncle, dans la voiture, sur le pont, chez Marin, cette idée fantôme qui travaillait mes paupières et mes lèvres serrées, parce que ce n'était pas pour nous, le casino, pas pour des gens comme nous. Les gens comme nous, Marin, on naviguait un ton au-dessous.
Dans L'Absolue perfection du crime, titre superbe et leitmotiv de ce roman à suspense, le braquage est avant tout un prétexte pour dessiner un drame familial, une tragédie révélée par une voix qui raconte non sans ressentiments et s'adresse à cet autre, Marin, censé l'entendre et l'écouter.
Ce troisième roman de Tanguy Viel est animé par une langue merveilleuse, un stupéfiant travail d'écriture qui ravira à coup sûr son lecteur.
Après Le Black-Note, en hommage au quartette de John Coltrane et Cinéma, construit à partir du dernier film de Mankiewicz, Le Limier, le troisième roman de Tanguy Viel, L'Absolue perfection du crime, emprunte un sujet légendaire : le braquage d'un casino. Ce hold-up prévu pour "la dernière nuit de l'année," un 31 décembre, est organisé par une famille vaguement mafieuse, gangsters bretons, pour qui le mot "casino" est magnifié. Leur vie est scandée par le ressassement du futur casse devant un alcool fort, par l'attente et aussi l'ennui. En arrière-plan, le décor de la Bretagne, paysage marin, embrumé, couleur rouille et grise. Néanmoins, tous ne se sentent pas à la hauteur de cette entreprise, de cet idéal, de cette perfection du crime :
Et le mot casino nous courait dans le ventre, chez l'oncle, dans la voiture, sur le pont, chez Marin, cette idée fantôme qui travaillait mes paupières et mes lèvres serrées, parce que ce n'était pas pour nous, le casino, pas pour des gens comme nous. Les gens comme nous, Marin, on naviguait un ton au-dessous.
Dans L'Absolue perfection du crime, titre superbe et leitmotiv de ce roman à suspense, le braquage est avant tout un prétexte pour dessiner un drame familial, une tragédie révélée par une voix qui raconte non sans ressentiments et s'adresse à cet autre, Marin, censé l'entendre et l'écouter.
Ce troisième roman de Tanguy Viel est animé par une langue merveilleuse, un stupéfiant travail d'écriture qui ravira à coup sûr son lecteur.