À l’origine, cruor désigne le sang répandu et, par métonymie, la chair sanglante. Les Romains lui opposaient le terme de sanguis, qui désigne de son côté le sang circulant dans le corps mais aussi la force vitale. Au sens premier, l’acte de cruauté est donc une forme particulière de violence qui consiste à déchirer les corps mais chez les cyniques grecs comme chez Nietzsche ou Artaud, la cruauté est avant tout l’autre nom de la lucidité. La contradiction entre morale et désir, qui fait toute l’ambivalence humaine, mêle donc cruor et sanguis dans un jeu dialectique… À partir d’une réflexion philosophique étayée sur de nombreuses situations concrètes où l’homme est capable de balayer toute inquiétude morale, cet essai tend à montrer qu’il n’y a pas de bien et de mal en soi mais des situations dans lesquelles l’individu éprouve la liberté de commettre ou non des actes effroyables aux dépens d’autrui.
À l’origine, cruor désigne le sang répandu et, par métonymie, la chair sanglante. Les Romains lui opposaient le terme de sanguis, qui désigne de son côté le sang circulant dans le corps mais aussi la force vitale. Au sens premier, l’acte de cruauté est donc une forme particulière de violence qui consiste à déchirer les corps mais chez les cyniques grecs comme chez Nietzsche ou Artaud, la cruauté est avant tout l’autre nom de la lucidité. La contradiction entre morale et désir, qui fait toute l’ambivalence humaine, mêle donc cruor et sanguis dans un jeu dialectique… À partir d’une réflexion philosophique étayée sur de nombreuses situations concrètes où l’homme est capable de balayer toute inquiétude morale, cet essai tend à montrer qu’il n’y a pas de bien et de mal en soi mais des situations dans lesquelles l’individu éprouve la liberté de commettre ou non des actes effroyables aux dépens d’autrui.