"Je m'appelle Chloé Delaume. Je suis un personnage de fiction. J'ai investi le corps que j'ai fait mien un vendredi poisseux de 1999 [...]. Ce corps m'était destiné. Je l'ai choisi à cause de son histoire". Là où Le Cri du sablier , le précédent roman de Chloé Delaume, se construisait autour d'une réminiscence, La Vanité des somnambules célèbre une forme de présent. L'auteu, en dentellière des narrations hirsutes, joue de l'autofiction, en transmuant ses vrais traumas en verve éminemment poétique. Tout juste sortie de la "Somnambulie, territoire d'absence à soi", où elle a erré vingt-six ans comme une âme en peine, elle intègre progressivement son corps, un "corps féminin singulier trentenaire". L'orpheline qui s'incarne, mal aimée en train de conquérir son identité à petits pas de funambule, laisse entrevoir ici comme une lumière au bout du tunnel. Avec une violence sourde qui se contient à peine dans les jeux de mots et de sonorités, toujours quelque part entre le conte de fées et la toxicité, ce texte, comme les précédents, se découvre comme un bijou noir, un brin maléfique, au fond d'un écrin précieux. Une originalité horripilante pour certains, tant il faut se frayer un passage entre les lignes et s'accorder à cette inquiétante étrangeté ; admirable en revanche pour les adeptes de ce style dépaysant, fort, inédit, preuve vivante et vibrante que décidément "la fiction assainit la réalité". --Claire Pardieu
"Je m'appelle Chloé Delaume. Je suis un personnage de fiction. J'ai investi le corps que j'ai fait mien un vendredi poisseux de 1999 [...]. Ce corps m'était destiné. Je l'ai choisi à cause de son histoire". Là où Le Cri du sablier , le précédent roman de Chloé Delaume, se construisait autour d'une réminiscence, La Vanité des somnambules célèbre une forme de présent. L'auteu, en dentellière des narrations hirsutes, joue de l'autofiction, en transmuant ses vrais traumas en verve éminemment poétique. Tout juste sortie de la "Somnambulie, territoire d'absence à soi", où elle a erré vingt-six ans comme une âme en peine, elle intègre progressivement son corps, un "corps féminin singulier trentenaire". L'orpheline qui s'incarne, mal aimée en train de conquérir son identité à petits pas de funambule, laisse entrevoir ici comme une lumière au bout du tunnel. Avec une violence sourde qui se contient à peine dans les jeux de mots et de sonorités, toujours quelque part entre le conte de fées et la toxicité, ce texte, comme les précédents, se découvre comme un bijou noir, un brin maléfique, au fond d'un écrin précieux. Une originalité horripilante pour certains, tant il faut se frayer un passage entre les lignes et s'accorder à cette inquiétante étrangeté ; admirable en revanche pour les adeptes de ce style dépaysant, fort, inédit, preuve vivante et vibrante que décidément "la fiction assainit la réalité". --Claire Pardieu