L'écriture de la méchanceté nous réveille, nous fait sortir de la torpeur d'une époque où la confusion règne et où la violence guerrière par les mots, par les actes est à l'ordre du jour. Mais il ne s'agit pas non plus de faire l'apologie de la méchanceté, de traiter sur un même plan Cioran, Houellebecq, Céline, Mavrikakis ou Lé, de refuser toutes confrontations et prises de bec. Il faut distinguer, surtout, une oeuvre, aussi abjecte et destructrice soit-elle, avec l'écrivaine ou l'écrivain qui se cache derrière sa plume, ce que n'aura pas su faire Bernard Pivot qui lapide symboliquement Doubrovsky en 1990. Ainsi Simon Harel refuse-t-il de mener de vaines chasses aux sorcières comme de porter aux nues des textes qui ne le méritent pas toujours ou de justifier l'injustifiable. Après un diptyque remarqué sur les Espaces en perdition, Simon Harel continue son exploration des formes et des enjeux de la violence contemporaine. Il nage en eaux troubles et il le sait : saura-t-il garder la tête hors de l'eau ou boira-t-il la tasse de cette méchanceté boueuse ? C'est aussi l'enjeu de sa réflexion. Attention écrivains méchants n'est donc pas un essai ordinaire. Il marque un tournant décisif, audacieux, dans la production littéraire de Simon Harel : c'est la voix en colère, émue, affligée quelquefois sans être jamais désabusée, d'un penseur humain, mais pas trop. Celle qui nous rappelle qu'à l'intérieur des murs de la fiction, l'écriture de la méchanceté rejoue à chaque fois ce ratage de la rencontre avec autrui.
L'écriture de la méchanceté nous réveille, nous fait sortir de la torpeur d'une époque où la confusion règne et où la violence guerrière par les mots, par les actes est à l'ordre du jour. Mais il ne s'agit pas non plus de faire l'apologie de la méchanceté, de traiter sur un même plan Cioran, Houellebecq, Céline, Mavrikakis ou Lé, de refuser toutes confrontations et prises de bec. Il faut distinguer, surtout, une oeuvre, aussi abjecte et destructrice soit-elle, avec l'écrivaine ou l'écrivain qui se cache derrière sa plume, ce que n'aura pas su faire Bernard Pivot qui lapide symboliquement Doubrovsky en 1990. Ainsi Simon Harel refuse-t-il de mener de vaines chasses aux sorcières comme de porter aux nues des textes qui ne le méritent pas toujours ou de justifier l'injustifiable. Après un diptyque remarqué sur les Espaces en perdition, Simon Harel continue son exploration des formes et des enjeux de la violence contemporaine. Il nage en eaux troubles et il le sait : saura-t-il garder la tête hors de l'eau ou boira-t-il la tasse de cette méchanceté boueuse ? C'est aussi l'enjeu de sa réflexion. Attention écrivains méchants n'est donc pas un essai ordinaire. Il marque un tournant décisif, audacieux, dans la production littéraire de Simon Harel : c'est la voix en colère, émue, affligée quelquefois sans être jamais désabusée, d'un penseur humain, mais pas trop. Celle qui nous rappelle qu'à l'intérieur des murs de la fiction, l'écriture de la méchanceté rejoue à chaque fois ce ratage de la rencontre avec autrui.