On ne savail presque rien des activités du Living Theatre au Brésil. Ce recueil remit les seules pièces que la compagnie ait créées en Amérique du Sut Elles se rattachent à un vaste cycle, le Legs de Cain, auquel travaillaient les comédiens au moment de leur arrestation en julliet 1971. Conçus pour une favela , pour une place de village et pour suie école exclusivement fréquentée par des enfants d'ouvriers ces trois "essais" relèvent d'une dramaturgie dont la nouveauté surprendra marne le lecteur (smiller de Iecteur du Living 'Theatre.
C'est que les choses ont changé. Le Living Theatre n'est plus la compagnie que l'Europe connue. En Janvier 1970, la tribu a voulu décupler son efficacité et sa mobilité. Elle s'est scindée en trois cellules. La première est restée en Europe. la deuxième a gagné l'Inde, la troisième est partie pour le Brésil.
Un an après son arrivée au Brésil, ce dernier groupe a été emprisonné.
Deux mois plus tard. les acteurs étaient expulsés. Leur pro cès, qui n'était pas terminé, faisait décidément trop de bruit. La presse internationale avait largement diffusé l'appel des fonda-teurs de la compagnie, lance de leur prison de Belo Honzunte. «Le Living Theatre s'est rendu au Brésil parce que des anis-tes brésiliens lui ont demandé de soutenir leur lutte de libéra-tion dans un pays dont Ils décrivaient la situation comme désespérée. Nous avons dit oui parce que nous crevons que le temps est venu, pour les artistes, de commencer à faire don de la connaissance et du pouvoir de leur talent, aux damnés de la terre.
Au Brésil nous avons tenté. en mettant à contribution notre art dans son expression la plus haute et en nous adressant aux plus pauvres d'entre les pauvres, aux ouvriers d'usines, aux mineurs et à leurs enfants, d'étendre le champ de la conscience et de révéler la nature de l'univers.
L'exercice de notre art dans ces secteurs tabous a tait s'abattre sur nous la colère des forces de la répression; ci nous nous trouvons présentement accusés de subversion ci. d'autre part, de détention et de trafic de drogue. Nous ne souf-frons pas — au sens ois souffrent soixante-dix millions d'hom-mes dans ce pays, quotidiennement torturés par la faim; mais pour avoir engage la lutte de la vie contre la mort. pour avoir combattu en vue de libérer entieremerit les facultés de la conscience de cette planète, nous sommes maintenant prison, niers du camp adverse. Nous lançons un appel pressant a nos amis, à nos alliés. partout dans le monde, pour qu'ensemble ils nous apportent toute l'aide possible. une aide de toute nature; pour qu'ils fassent pression, de toutes les manières, afin que nous soyons remis en liberté et que nous puissions continuera développer et à exciser notre art au service de ceux qui sont les prisonniers de la pauvreté.
• Jultan Beck et Judith Malins 1971. Jour anniversaire de la prise de la Bastille •
Language
French
Pages
124
Format
Paperback
Publisher
Bélibaste
Release
September 18, 1972
Trois Projets Pilotes pour Le Legs de Caïn. Créations collectives du Living Théâtre au Brésil
On ne savail presque rien des activités du Living Theatre au Brésil. Ce recueil remit les seules pièces que la compagnie ait créées en Amérique du Sut Elles se rattachent à un vaste cycle, le Legs de Cain, auquel travaillaient les comédiens au moment de leur arrestation en julliet 1971. Conçus pour une favela , pour une place de village et pour suie école exclusivement fréquentée par des enfants d'ouvriers ces trois "essais" relèvent d'une dramaturgie dont la nouveauté surprendra marne le lecteur (smiller de Iecteur du Living 'Theatre.
C'est que les choses ont changé. Le Living Theatre n'est plus la compagnie que l'Europe connue. En Janvier 1970, la tribu a voulu décupler son efficacité et sa mobilité. Elle s'est scindée en trois cellules. La première est restée en Europe. la deuxième a gagné l'Inde, la troisième est partie pour le Brésil.
Un an après son arrivée au Brésil, ce dernier groupe a été emprisonné.
Deux mois plus tard. les acteurs étaient expulsés. Leur pro cès, qui n'était pas terminé, faisait décidément trop de bruit. La presse internationale avait largement diffusé l'appel des fonda-teurs de la compagnie, lance de leur prison de Belo Honzunte. «Le Living Theatre s'est rendu au Brésil parce que des anis-tes brésiliens lui ont demandé de soutenir leur lutte de libéra-tion dans un pays dont Ils décrivaient la situation comme désespérée. Nous avons dit oui parce que nous crevons que le temps est venu, pour les artistes, de commencer à faire don de la connaissance et du pouvoir de leur talent, aux damnés de la terre.
Au Brésil nous avons tenté. en mettant à contribution notre art dans son expression la plus haute et en nous adressant aux plus pauvres d'entre les pauvres, aux ouvriers d'usines, aux mineurs et à leurs enfants, d'étendre le champ de la conscience et de révéler la nature de l'univers.
L'exercice de notre art dans ces secteurs tabous a tait s'abattre sur nous la colère des forces de la répression; ci nous nous trouvons présentement accusés de subversion ci. d'autre part, de détention et de trafic de drogue. Nous ne souf-frons pas — au sens ois souffrent soixante-dix millions d'hom-mes dans ce pays, quotidiennement torturés par la faim; mais pour avoir engage la lutte de la vie contre la mort. pour avoir combattu en vue de libérer entieremerit les facultés de la conscience de cette planète, nous sommes maintenant prison, niers du camp adverse. Nous lançons un appel pressant a nos amis, à nos alliés. partout dans le monde, pour qu'ensemble ils nous apportent toute l'aide possible. une aide de toute nature; pour qu'ils fassent pression, de toutes les manières, afin que nous soyons remis en liberté et que nous puissions continuera développer et à exciser notre art au service de ceux qui sont les prisonniers de la pauvreté.
• Jultan Beck et Judith Malins 1971. Jour anniversaire de la prise de la Bastille •