Personne n'a jamais obligé les hommes à employer un idiome universel, qu'il s'agisse du grec, du latin ou de l'anglais. Au siècle des Lumières, que Marc Fumaroli fait courir de 1713 à 1814, c'était la langue de la Pompadour qui servait de lien à tous ceux que distinguaient la naissance, les connaissances ou le talent: "Comme l'Amérique aujourd'hui, sans recourir au volontarisme d'une ''politique culturelle" ou d'une ''politique linguistique", la France du XVIIIe siècle et sa langue étaient tout simplement contagieuses et irrésistibles, parce que leur image était celle du peu de bonheur et d'intelligence dont les hommes sont capables au cours de leur bref passage dans la vallée de larmes terrestre." Quand milord Bolingbroke s'éprend de la marquise de Villette, quand Frédéric II de Prusse s'entiche du beau Vénitien Francesco Alagarotti, ils leur content fleurette en français. L'Ecossais Hamilton, la margravine de Bayreuth Sophie-Wilhelmine, la princesse Ekaterina Romanovna Vorontzoff, le Napolitain Galiani, Gustave III de Suède et Benjamin Franklin ont deux amours, comme Joséphine Baker: leur pays et Paris. Ils sont quelques-uns des personnages réunis dans cette galerie cosmopolite: vingt-six portraits individuels ou collectifs, avec pour chacun de ces Français d'adoption un échantillon de sa prose. A la fois érudit et primesautier, Fumaroli ressuscite une époque scintillante où le monde vivait à l'heure de Voltaire.
Personne n'a jamais obligé les hommes à employer un idiome universel, qu'il s'agisse du grec, du latin ou de l'anglais. Au siècle des Lumières, que Marc Fumaroli fait courir de 1713 à 1814, c'était la langue de la Pompadour qui servait de lien à tous ceux que distinguaient la naissance, les connaissances ou le talent: "Comme l'Amérique aujourd'hui, sans recourir au volontarisme d'une ''politique culturelle" ou d'une ''politique linguistique", la France du XVIIIe siècle et sa langue étaient tout simplement contagieuses et irrésistibles, parce que leur image était celle du peu de bonheur et d'intelligence dont les hommes sont capables au cours de leur bref passage dans la vallée de larmes terrestre." Quand milord Bolingbroke s'éprend de la marquise de Villette, quand Frédéric II de Prusse s'entiche du beau Vénitien Francesco Alagarotti, ils leur content fleurette en français. L'Ecossais Hamilton, la margravine de Bayreuth Sophie-Wilhelmine, la princesse Ekaterina Romanovna Vorontzoff, le Napolitain Galiani, Gustave III de Suède et Benjamin Franklin ont deux amours, comme Joséphine Baker: leur pays et Paris. Ils sont quelques-uns des personnages réunis dans cette galerie cosmopolite: vingt-six portraits individuels ou collectifs, avec pour chacun de ces Français d'adoption un échantillon de sa prose. A la fois érudit et primesautier, Fumaroli ressuscite une époque scintillante où le monde vivait à l'heure de Voltaire.